Il était une fois …

.. L’histoire garde le souvenir du rayonnement de Marienthal et de la diversité des milieux touchés par ce pèlerinage. Par sa place au carrefour de l’Europe, par le réconfort donné dans son enceinte, par la richesse de sa vie sacramentelle, avec la réconciliation et l’adoration eucharistique notamment, le sanctuaire constitue un centre d’expérience spirituelle aux multiples aspects. Ses différentes ressources ne sont d’ailleurs que le reflet des richesses de la personnalité de la Vierge Marie, “Mère de l’Église, Mère de miséricorde, Vierge comblée de Grâce et Reine du monde à venir”.

Jean-Paul II à l’occasion du centenaire de la basilique

(Lettre de Jean-Paul II – Rome, le 2 mai 1992 Signé : Angelo Card. Sodano, Secrétaire d’État)

  • Albert de Haguenau, fondateur de « Mariæ in valle »

XIIIe siècle ! Un élan puissant de foi vivante fortifie la chrétienté. La vie monastique et érémitique connaît un nouvel essor.C’est à cette époque que le chevalier Albert de Haguenau se retire dans la Forêt Sainte de Haguenau.Il naît dans une famille proche du pouvoir d’alors. En effet, la parenté de sa mère occupe des fonctions de maréchaux de la Résidence Impériale de Haguenau et son père est membre du « Corps des Burgmänner ». Albert passe sa jeunesse au château impérial, connaissant à la fois l’éclat et la vanité de la cour. Lire la suite …

 

    • 1257-1543 : une communauté de moines guillelmites dynamiques

Pendant trois siècles, les fils de saint Guillaume de Maleval restent fidèles à leur fondateur, représenté dans une clé de voûte de la sacristie.

Au XIIIe siècle, le couvent de Marienthal compte dix moines et fonde trois autres couvents guillelmites : un à Mühlbach en pays de Bade, un à Strasbourg et un à Haguenau. Ces fondations témoignent de la vitalité et de l’idéal guillelmites des moines de Marienthal, aussi connus comme moines zélés … Lire la suite …

 

  • Début du XVème siècle : origine des 2 statues de la Vierge.

Après les destructions du XIVe siècle et la profanation de la statue de la Vierge que vénéraient Albert de Haguenau et les pèlerins, celle-ci fut remplacée par la Vierge debout, portant l’Enfant Jésus sur les bras, conservée jusqu’à nos jours. « Notre-Dame de la Joie » appartient au groupe des « Belles Madones » du début du XVe siècle. Elle serait un don du margrave Bernard de Bade, protecteur de Marienthal .

Vers la fin du XVe siècle, une autre statue s’ajoute à la première, une Pietà, Vierge Douloureuse, œuvre d’un artisan inconnu. Ses traits sont marqués d’un léger sourire et l’ensemble respire la sérénité. La dévotion populaire s’est spontanément portée sur cette Pietà, car elle correspondait davantage aux souffrances du peuple chrétien de ce temps.

Ces statues ont une longue histoire. En effet, elles durent être soustraites, à plusieurs reprises, aux brutalités des guerres. En 1525, lorsque les paysans révoltés ravagent la nouvelle église de Marienthal de style gothique flamboyant, construite entre 1460 et 1520, elles sont cachées une première fois à Haguenau. Lire la suite …

 

  • Fin du XVème siècle : le début des pèlerinages.

La renommée de la cité mariale passe les frontières. La foule des pèlerins augmente, l’invention de l’imprimerie permettant aux moines de faire connaître les bienfaits apportés par Notre-Dame et de stimuler la confiance des croyants. Vers la fin du XVe siècle est imprimée la première image du pèlerinage que les fidèles emportent comme précieux souvenir.

L’image représente Notre-Dame des Douleurs assise au pied de la croix avec le corps de Jésus. À droite se tient saint Guillaume, à gauche, un homme ligoté, représentant un commerçant de Seltz, assailli dans la forêt de Haguenau par des brigands. Elle porte l’inscription : « Ô Marie, à Mergendal, près de Haguenau, priez Dieu pour nous ».

 

 

  • 1543-1617 : Marienthal sous l’administration de la ville de Haguenau.

Le prieur Hoffer ne se doutait certainement pas qu’Udalric Sturner, qui lui succéda en 1520, serait le dernier prieur de Marienthal. En effet ce dernier passa à la « Réforme », prit femme et vendit le couvent et tous ses biens à la ville de Haguenau qui conserva la jouissance de Marienthal dans la plus complète illégalité jusqu’en 1617. Mais la ville ne profita guère de ce bien mal acquis. Les pèlerins furent rebutés par l’irrégularité des offices et les dangers qu’il fallait braver pour s’y rendre.

 

  • 1617-1765 : un pèlerinage florissant au temps des jésuites.

En 1617, les jésuites prennent en charge Marienthal et développent son influence en dépit de la persistance des guerres dévastatrices. Pendant celle de Trente Ans, Marienthal est mis à sac par les lansquenets du condottiere Mansfeld, puis par les Suédois. Chaque fois, les statues de Notre-Dame sont cachées par les fidèles.

 

  • Maria Leczinska, reine de France : sa dévotion à Notre-Dame de Marienthal.

Malgré les nouvelles et profondes dévastations, le XVIIIe siècle est particulièrement florissant à Marienthal. Seigneurs, comtes, évêques et prélats rivalisent de générosité dans leurs dons. Mais ce n’était rien comparé aux dons que valut à l’humble « Val de Marie » la ferveur de la famille royale de Pologne qui vécut à Wissembourg de 1720 à 1725 et y venait en pèlerinage plusieurs fois par an.

C’est à l’intercession de Notre-Dame de Marienthal que la fille du roi Stanislas Leczinski attribue le choix de Louis XV de l’épouser: devenue reine de France en 1725, Maria Leczinska ne cessa, jusqu’à sa mort en 1768, de témoigner sa fidélité au sanctuaire marial. Elle multiplia les présents – couronnes, manteaux, candélabres en or, ostensoir de vermeil, bijoux – et adressa des neuvaines à chaque nouvelle naissance royale. Lire la suite …

 

  • 1789-1793 : des années de désolation.

Quand la constitution civile du clergé supprima tous les couvents et chapelles, c’est un pasteur protestant qui conduisit une délégation pour réclamer le maintien du pèlerinage de Marienthal. Il obtint gain de cause.

Cependant, le sanctuaire était officiellement desservi par un prêtre jureur qu’un peloton de 50 chasseurs à cheval avait escorté le jour de son arrivée. Forts du soutien de la population, les anciens vicaires « réfractaires » poursuivirent leur apostolat, non sans fustiger du haut de la chaire « l’apostat, l’intrus et le voleur » qui occupait timidement les lieux. Les choses se gâtèrent, en 1793, à l’arrivée massive des Jacobins qui interdirent l’accès de l’église en murant ses portes.

Mais les fidèles continuèrent à venir à Marienthal, malgré l’interdiction et ils priaient devant les portes murées.
Quant aux statues de la Vierge, elles demeurèrent cachées dans le couvent d’Ottersweier, Outre-Rhin, jusqu’au 31 juillet 1803.

 

  • XIXe : un siècle de gloire.

Le XIXe siècle, réagissant contre le philosophisme et la Révolution, fut une grande époque mariale jalonnée, à Marienthal, par de grandes solennités telles que le sixième centenaire du pèlerinage, en 1825, la célébration du dogme de l’Immaculée Conception proclamé en 1854 et, surtout, le couronnement de la statue de Notre-Dame des Douleurs, qui attira plus de 10 000 pèlerins en septembre 1859.
Dans le transept sud de l’église actuelle, une vaste fresque du peintre Feuerstein témoigne du faste de cette cérémonie. Lire la suite …

  • Marienthal au XXe siècle.

Plusieurs fêtes jubilaires, marquant les premières décades du siècle, confirment la renommée du pèlerinage. Pendant la Première Guerre mondiale, Marienthal est une oasis de paix. Le sanctuaire est un refuge pour nombre de personnes accablées de soucis, surtout les soldats des casernes de Haguenau avant leur départ aux fronts.
De novembre 1916 à juin 1917, une jeune recrue séjourne à Haguenau, Joseph Engling, qui fait de ses pèlerinages aux Madones la plaque tournante de sa vie. Lire la suite …

 

  • Marienthal, symbole de l’unité et de la réconciliation européennes.

La situation géographique de Marienthal, et son histoire, font de ce lieu marial un symbole de l’unité et de la réconciliation européennes.
Au cœur de la terre d’Alsace, premier pèlerinage marial de la province, Marienthal accueille de nombreux pèlerins venus d’Alsace, de Lorraine, mais aussi d’Allemagne, notamment des diocèses de Spire, de Trêves et de Fribourg.

Cette tradition date de la période pré-révolutionnaire où le diocèse de Strasbourg s’étendait de part et d’autre du Rhin.
Viennent aussi à Marienthal des pèlerins de toute la France ainsi que de Suisse, du Luxembourg, de Belgique, d’Autriche, de Pologne, de Slovaquie, de la République Tchèque, voire même de la lointaine Amérique ! Lire la suite …